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Anomalies de fabrication de la cuve de l’EPR de Flamanville

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L’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN) a annoncé mardi avoir été informée par Areva d’une anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville.

La réglementation relative aux équipements sous pression nucléaires impose au fabricant de maîtriser les risques d’hétérogénéité des matériaux utilisés pour fabriquer les composants les plus importants pour la sûreté.

Pour répondre à cette exigence technique, Areva a mené des essais chimiques et mécaniques sur un couvercle de cuve similaire à celui du réacteur EPR de Flamanville. Les résultats de ces essais ont montré, fin 2014, la présence d’une zone présentant une concentration importante en carbone et conduisant à des valeurs de résilience mécanique** plus faibles qu’attendues. Des premières mesures ont confirmé la présence de cette anomalie dans le couvercle et le fond de la cuve de l’EPR de Flamanville. Areva a proposé à l’ASN de réaliser à partir d’avril 2015 une nouvelle campagne d’essais approfondie sur un couvercle représentatif pour connaître précisément la localisation de la zone concernée ainsi que ses propriétés mécaniques.

L’ASN se prononcera sur le programme d’essais, contrôlera sa bonne réalisation et instruira le dossier que présentera Areva pour démontrer la résistance de la cuve du réacteur EPR de Flamanville. Elle fera notamment appel à son appui technique, l’IRSN, et au Groupe permanent d’experts dédié aux équipements sous pression nucléaires.

L’ASN a informé ses homologues étrangères concernées par la construction d’un réacteur EPR. La cuve d’un réacteur à eau sous pression est un équipement particulièrement important pour la sûreté. Elle contient le combustible et participe à la seconde barrière de confinement de la radioactivité.

Le couvercle et le fond de la cuve de l’EPR de Flamanville sont des pièces forgées de forme partiellement sphérique et réalisées en acier.

 

Anomalies de fabrication de la cuve de l'EPR de Flamanville

Dans un communiqué commun, Areva et EDF ont précisé que les résultats transmis à l’ASN à l’issue des premiers essais ont montré que « l’un des paramètres n’était pas respecté dans une zone présentant une concentration en carbone plus importante que la moyenne. »

« Les équipes d’EDF et d’Areva sont mobilisées pour réaliser au plus tôt les essais complémentaires, après accord de l’ASN sur leurs modalités, et apporter à l’Autorité toutes les informations permettant de démontrer la sûreté et la qualité des équipements concernés. En parallèle, les travaux du chantier EPR de Flamanville se poursuivent« , ont ils ajouté.

Ségolène Royal, ministre chargée de l’énergie, a quant à elle, pris acte du rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire sur l’anomalie de la composition de l’acier, et a demandé à Areva d’y donner, sans délai, les suites qui s’imposent. La Ministre a également réitéré « toute sa confiance à ce dispositif de contrôle et d’expertise pour garantir la conformité du futur EPR à la réglementation de sûreté. »

Les résultats sont attendus pour le mois d’octobre et seront rendus publiques pour garantir la plus grande transparence sur le sujet.

* La résilience est un indicateur de la capacité d’un matériau à résister à la propagation de fissures. Dans le cas de la cuve d’un réacteur, cette propriété est notamment importante en cas de choc thermique, par exemple à la suite d’une injection d’eau froide dans le circuit primaire du réacteur.