Réunion sur le projet CEOPS
le 4 avril à LUniversité Polytechnique de Bucaresthttp://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69883.htm
Le projet européen, nommé CEOPS, est coordonné par le CEA dans le cadre dun appel doffre du programme cadre FP7 NMP NANOSCIENCES, NANOTECHNOLOGIES, ATERIALS AND NEW PRODUCTION TECHNOLOGIES. Dans cet appel doffres une ligne est consacrée à la valorisation du CO2 pour réduire lémission des GHG et pour la chimie. Le CEA travaille sur le stockage des ENR par hydrogénation du CO2 pour synthétiser du CH4 qui pourrait être ensuite injecté et stocké dans le réseau du gaz naturel projet national ANR2012/DEMETER, et ce projet européen CEOPS.
Pour coller à l’appel d’offre, il est envisagé de transformer ce CH4 en méthanol au plus près des entreprises qui l’utilisent pour la chimie. Ces entreprises étant en général disséminées sur le territoire et à distance des centrales EnR, l’utilisation du CH4 et du réseau gaz permet l’approvisionnement de celles-ci à moindre coût, sans émission supplémentaire de CO2, et ceci sans création de structure de distribution nouvelle et particulière. Mais le coeur du projet est bien dans l’objectif du CEA et de GDF-Suez sur le stockage des EnR.
Le projet CEA est focalisé sur la récupération de CO2 provenant des cimenteries. Dans ce projet, plusieurs technologies seront évaluées d’une part pour synthétiser le CH4 à partir de CO2 et d’autres part pour la transformation du CH4 en méthanol, avec en fin de projet l’évaluation sur un prototype à petite échelle pour mener une analyse technico économique et environnementale. L’opportunité pour GDF Suez Energie Roumanie sur ce projet est de pouvoir rentrer dans le cadre d’une collaboration à plus long terme avec l’université roumaine, de valoriser la recherche roumaine.
Ainsi, le mercredi 4 avril, les acteurs roumains du projet CEOPS ont rencontré les porteurs du projet français au sein de la faculté d’énergétique de l’Université Polytechnique de Bucarest. La réunion s’est notamment tenue en présence de : M. Jean-Paul Reich, Directeur Scientifique de GDF SUEZ France, M. Olivier MaIGROT, Vice Président de GDF SUEZ Romania, M. François Le NAOUR, Responsable Programme du CEA-LITEN, M. Pierre BAURENS, Responsable Scientifique du projet a CEA-LITEN, M. George DARIE, Vice Recteur des Relations Internationales, Doyen de la Faculté d’Energétique, M. Adrian BADEA, Vice Recteur en Charge de la Pédagogie et M. Fabien FLORI, Attaché scientifique de l’Ambassade de France a Bucarest.
Une rapide présentation de l’équipement éolien de la région de la Dobrogea, qui est actuellement équipée de 1.000 MW a été faite par M. Adrian BADEA et M. George DARIE. La perspective de puissance installée est de 1.500 MW pour la fin 2013. Ils ont rappelé que compte tenu du réseau électrique de la Dobrogea, la distribution de cette énergie intermittente posait problème. La réunion a également été l’occasion de présenter aux partenaires Monsieur Mihai BALAN, le futur doctorant cofinancé par GDF SUEZ Romania, qui sera impliqué dans le projet. M. BALAN est directement issu du concours » Graines de chercheurs & Energies durables » mis en place par l’Ambassade de France et plusieurs entreprises françaises Monsieur BALAN est actuellement ingénieur de recherche au sein du centre national pour l’hydrogène et les piles à combustible (HYRO).
De leur côté, Messieurs François Le NAOUR et Pierre BAURENS ont présenté les activités du laboratoire LITEN rattaché au CEA. Ce laboratoire englobe actuellement 1.000 personnes et d’ici 2018 devrait compter 1.500 chercheurs. Il est actuellement le 3ème dépositaire de brevets en France derrière Peugeot et L’Oréal (157 brevets en 2010). Son budget est de 110 M euros dont seulement 27% proviennent de l’Etat. Il possède deux sites principaux, l’un à Grenoble et l’autre à Chambéry (INES : Institut National de l’Energie Solaire).
M. Jean-Paul REICH a, quant à lui, rappelé que la flexibilité dans la production d’énergie était devenue une priorité pour s’adapter à réseaux énergétiques intégrant des sources différentes et des profils d’utilisation de plus en plus variés (voitures électriques par exemple). Cette flexibilité et le développement des énergies alternatives (éolien, solaire) demandent en particulier de développer des modes de stockage innovants, c’est-à-dire utilisant des vecteurs de transport autres que l’électrique.
M. Olivier MAIGROT a expliqué que les réseaux de distribution et de stockage de GDF SUEZ Romania couvrent la zone des éoliennes de la Dobrogea. Par ailleurs, il a rappelé que GDF SUEZ Romania souhaitait développer d’autres secteurs d’activités comme la livraison d’électricité et avait entamé depuis un mois la réalisation d’un chantier éolien dans le judet de Braïla. Or Transelectrica Romania ne peut assurer le transport de cette énergie électrique d’une région à l’autre, le réseau n’étant pas adapté. D’autre part, le stockage de l’énergie éolienne par hydro-pompage n’est pas envisageable dans cette région à la morphologie très plane. L’idée de la transformer en hydrogène ou hydrocarbure de synthèse semble donc intéressante, le secteur étant pourvu en réseaux de distribution, en production de CO2 (captage du CO2 sur les centrales thermiques et les industries polluantes de la zone de Galati : Arcelor Mital, Lafarge…) et bénéficiant en outre d’importantes ressources en eau pour l’hydrogénation (Danube). Toutefois, ce dispositif nécessite des investissements conséquents, notamment pour créer de nouvelles sources de stockage.
L’idée d’associer GDF SUEZ Romania et Politehnica à ce projet, via un doctorant, permettra de faire de la Roumanie un terrain d’expérimentation pour démontrer que le vecteur gaz peut-être une alternative y compris en France.En partant de l’étude de quelques cas réels et en particulier de la ferme de GDF SUEZ de Braila, l’idée sera de définir un outil d’aide à la décision intégrant les grandes variables comme le coût du gaz, le coût de l’électricité, la proximité de sources de CO2, la disponibilité de sources d’alimentation en eau, la présence de réseaux de gaz et de réservoirs, la présence de champs d’éolienne…. Cette idée permettrait de plus, d’intégrer la Roumanie à un vaste projet appartenant au FP7.