What ‘doing digital’ really means, in one simple map

Article dans MWD Advisor

Friday, November 13, 2015 by

In my earlier post (Making sense of Digital: is “look at Uber and Airbnb” the best we can do?) I highlighted how we might be in danger of obsessing over what companies like Uber and Airbnb do, and how they’re disrupting existing industries; and thereby missing a bigger picture.

Uber and Airbnb are of course attention-grabbing, because they’ve used digital technologies to enable them to grow fast and serve massive customer bases – by co-ordinating external resources and managing market information (matching supply and demand) in new, more efficient ways. But digital technologies are also important because they can enable large, established organisations to act small, at scale.

So clearly there’s more to ‘what doing digital’ really means than ‘doing an Uber’. But we urgently need to find a way to lay everything out clearly – because everywhere we turn, we find that different people talk about ‘digital’ while meaning completely different things.

Here�are the four groups we come across most often:

  • When�we listen�to HR and Communications leaders talk about ‘doing�digital’, they’re talking about how social, mobile and cloud technologies in particular affect the workplace and the ways that employees engage with each other and with the broader organisation/corporation.
  • When we listen to marketing leaders talk about ‘doing digital’, they’re talking about how social, mobile, cloud, and analytics technologies are changing how the organisation needs to create experiences and engage differently with customers (other leaders may also be thinking about implications for partner and supplier engagement, too).
  • When we listen to operational leaders, they’re thinking about�how digital technologies can help the organisation�co-ordinate internal processes and ‘things’ to create ‘digital operations’ capabilities.
  • And lastly there’s strategists. They inhabit the realm of Uber, Airbnb, Upwork, Zopa, open innovation networks, and so on. These�people are tasked with looking at digitally-powered strategies for new product approaches and changes to business models.

How are all these things connected?

Let’s start by backing up, and considering this:

Digital technologies are important because�in combination, they can be used to co-ordinate resources (people, plant, machinery, infrastructure, market information, goods, materials, knowledge) more efficiently.

Now look at the picture below. What I’ve done�here is split up the universe of ‘resources’ into internal and external resources (that’s the horizontal�axis); and also (vertical axis) into resources which revolve principally around people and their knowledge, and other�resources which revolve principally around processes and ‘things’ (plant, machinery, infrastructure, materials, assets etc).

I’ve also labelled four distinct digital domains – driven by very particular business priorities – one for each quadrant.

Slide1

  • When HR and Communications leaders talk about ‘doing�digital’, they’re starting their exploration from the top-left quadrant.
  • When marketing leaders talk about ‘doing digital’, they’re starting their exploration from the top-right quadrant.
  • When operational leaders�talk about ‘doing digital’, they’re�starting their exploration from the bottom-left quadrant.
  • And lastly, strategists tend to start their work in the bottom-right quadrant.

Of course when we dig a little deeper, we see that things are never as simple as they first seem. Different groups tend to start their explorations in one particular quadrant, but very soon (if they’re really exploring the potential opportunities and challenges of digital technologies correctly) they start to have to consider other quadrants too.

So actually the picture looks a little bit more complicated. Like this:

Slide2

Nevertheless I hope you agree that this map of digital strategies is�still pretty easy to get your head around.

Now we’re currently in the final stages�of a�major planning and design exercise here at MWD Advisors for 2016, and this map�will play a big part in how we shape and present our research and services in 2016 and beyond.

What do you think? Does this map help you place and position different conversations and ideas about digital strategy? Let me know in the comments!

Supercalculateurs : montée en puissance de la Chine

Alors que les Etats-Unis n’ont jamais été aussi bas, la Chine poursuit sa politique de développement de sa puissance informatique. La France est à un étiage médiocre.

Le Top500 a donc publié sa liste de novembre 2015 – la 46e, la première a été publiée en 1993 – à l’occasion de la SC15 Conference sur le HPC (High Performance Computing, Networking, Storage and Analysis) qui se tient actuellement à Austin (Texas). Cette liste est publiée deux fois par an ce qui peut paraître excessif mais les évolutions sont telles que cette fréquence se justifie, même si le taux de croissance de la puissance de calcul connait un certain ralentissement. Entre 1994 et 2008, le taux de croissance a été 90 %, depuis il est tombé à 55 %, ce qui est déjà très rapide.

Le fait majeur à remarquer à l’occasion de ce nouveau Top500 est la montée en puissance qui n’a jamais été aussi haut avec 108 supercalculateurs alors que dans le même temps les Etats-Unis n’en compte que 200, le niveau le plus bas jamais observé depuis le début de ce palmarès. Une chute assez rapide puisqu’on en comptait 231 dans la dernière liste en juin dernier. Le niveau le plus élevé a été atteint en novembre 2005 avec 305 systèmes. En termes de puissance, la répartition est relativement plus favorable pour les Etats-Unis (45 %) et un peu moins pour la Chine (14 % pour la Chine).

La situation de la France n’est pas reluisante avec seulement 18 systèmes alors qu’elle avait le niveau de 34 supercalculateurs dans ce Top500 en 2008, un niveau comparable à celui du Royaume-Uni mais deux fois moindre que celui de l’Allemagne. Globalement, l’Europe se situe au même niveau de la Chine, 108 contre 109 systèmes. Rapporté au PIB, la puissance de calcul du Vieux Continent est donc 60 % inférieure. L’autre élément à noter est que non seulement la Chine utilise des supercalculateurs mais elle en fabrique désormais en nombre significatif. Lenovo possède 25 systèmes dans cette liste contre 3 seulement dans le classement de juin (dont 9 labellisés IBM/lenovo et 5 Lenovo/IBM). Sugon a supplanté IBM en nombre de systèmes dans le Top500 avec 49 unités même si en puissance IBM est toujours devant. Cette société a été créée en 1990 sous le nom de Danwing avec le soutien du National Research Center for Intelligent Computing Systems (NCIC).

Alors qu’IBM et HP dominaient ce classement du Top500, on a vu la renaissance de Cray qui est redevenu le leader avec un quart des systèmes installés et une puissance à peu près comparable. L’histoire du constructeur a été assez tourmentée (Supercalculateurs : la renaissance de Cray) mais le retour au premier plan de la firme américaine est assez éclatant.

Le National Super Computer Center in Guangzhou est arrimé à la première place pour la sixième fois consécutive. C’est un véritable monstre qui déroule 33 Pflops avec plus de 3 millions de coeurs, deux fois plus que le numéro 2, le Titan de Cray installé au Oak Ridge National Laboratory utilisé par le Department of Energy. A lui seul,le système chinois représente plus de 7 % de la puissance totale du Top500.

Pour remettre les choses en perspective, le système le plus performant du Top500 de 1993, le CM-5/1024 Thinking Machines installé au Los Alamos National Laboratory, était crédité d’une puissance de 59,7 GFlops. En 22 ans, la puissance du numéro 1 du Top500 a donc été multipliée par 567 000.

TOP 10 Sites for November 2015

Rank Site System Cores Rmax (TFlop/s) Power (kW)
1 National Super Computer Center in Guangzhou
China
Tianhe-2 (MilkyWay-2) – TH-IVB-FEP Cluster, Intel Xeon E5-2692 12C 2.200GHz, TH Express-2, Intel Xeon Phi 31S1P
NUDT
3,120,000 33,862.7 17,808
2 DOE/SC/Oak Ridge National Laboratory
United States
Titan – Cray XK7 , Opteron 6274 16C 2.200GHz, Cray Gemini interconnect, NVIDIA K20x
Cray Inc.
560,640 17,590.0 8,209
3 DOE/NNSA/LLNL
United States
Sequoia – BlueGene/Q, Power BQC 16C 1.60 GHz, Custom
IBM
1,572,864 17,173.2 7,890
4 RIKEN Advanced Institute for Computational Science (AICS)
Japan
K computer, SPARC64 VIIIfx 2.0GHz, Tofu interconnect
Fujitsu
705,024 10,510.0 12,660
5 DOE/SC/Argonne National Laboratory
United States
Mira – BlueGene/Q, Power BQC 16C 1.60GHz, Custom
IBM
786,432 8,586.6 3,945
6 DOE/NNSA/LANL/SNL
United States
Trinity – Cray XC40, Xeon E5-2698v3 16C 2.3GHz, Aries interconnect
Cray Inc.
301,056 8,100.9
7 Swiss National Supercomputing Centre (CSCS)
Switzerland
Piz Daint – Cray XC30, Xeon E5-2670 8C 2.600GHz, Aries interconnect , NVIDIA K20x
Cray Inc.
115,984 6,271.0 2,325
8 HLRS – Höchstleistungsrechenzentrum Stuttgart
Germany
Hazel Hen – Cray XC40, Xeon E5-2680v3 12C 2.5GHz, Aries interconnect
Cray Inc.
185,088 5,640.2
9 King Abdullah University of Science and Technology
Saudi Arabia
Shaheen II – Cray XC40, Xeon E5-2698v3 16C 2.3GHz, Aries interconnect
Cray Inc.
196,608 5,537.0 2,834
10 Texas Advanced Computing Center/Univ. of Texas
United States
Stampede – PowerEdge C8220, Xeon E5-2680 8C 2.700GHz, Infiniband FDR, Intel Xeon Phi SE10P
Dell
462,462 5,168.1

 

Système de soutien aux énergies renouvelables : le gouvernement doit revoir sa formule – Construction21

Système de soutien aux énergies renouvelables : le gouvernement doit revoir sa formule

Source : Système de soutien aux énergies renouvelables : le gouvernement doit revoir sa formule – Construction21

Le Conseil supérieur de l’énergie étudiera aujourd’hui la réforme du système de soutien à l’électricité renouvelable. Au terme d’une concertation qui aura duré pas moins de deux ans sans aucune évolution notable, le Ministère de l’écologie vient de publier des propositions de décret dessinant son futur cadre. Bien loin des ambitions affichées, cette évolution va au mieux conduire la filière à stagner au pire contribuer à l’affaiblir.

Tant que ces décrets ne sont pas signés, il est encore temps de les corriger pour que les énergies renouvelables puissent enfin se développer au service des territoires et de leurs habitants, dans la logique des Territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV) sur laquelle communique à tout va le gouvernement.

Oui, les acteurs locaux sont au cœur de la transition énergétique. Ce sont eux qu’il faut soutenir dans leur volonté d’installer localement des énergies renouvelables. Pourtant la formule de calcul du complément de rémunération qui les soutient (reproduite ci-dessous) est totalement incompréhensible par l’immense majorité des citoyens… et ceux qui peuvent la lire découvriront avec dépit qu’elle augmente fortement l’incertitude et le risque des projets. Elle réduit donc sans raison leurs chances de succès et augmente inéluctablement leurs coûts.

Si l’on veut que notre pays atteigne effectivement les objectifs qu’il s’est lui-même fixés dans la Loi de transition énergétique pour la croissance verte, il faut permettre à l’extraordinaire dynamique en faveur de la transition énergétique que l’on observe dans les territoires de s’exprimer pleinement : pour cela, la priorité doit être accordée aux énergies renouvelables par rapport à toutes les autres sources d’énergies.

Pour libérer l’énergie de nos territoires, voici trois propositions très simples :

1. La réforme proposée fait la part belle aux appels d’offres. Ceux-ci s’opposent pourtant à toute logique territoriale. Prisés par l’administration et le gouvernement qui peuvent ainsi contrôler le développement des énergies renouvelables et annoncer les lancements de projets et leurs résultats, ils n’apportent pas aux collectivités et aux acteurs locaux la stabilité et la visibilité dont ils ont besoin et que leur apportent les tarifs d’achats.

On nous dit que c’est « Bruxelles » qui impose cette évolution : alors que les lignes directrices de la Commission européenne évoquent un seuil de 1 MW, pourquoi la France se prépare-t-elle à imposer à la seule filière photovoltaïque déjà bien mal en point un couperet dix fois moins élevé à 100 kW ?

→ Un bon compromis pourrait être l’extension à 500 kW pour le photovoltaïque des tarifs d’achat garantis aujourd’hui limités à 100kW. Ceci permettrait en particulier d’équiper efficacement, à moindres frais, certains bâtiments de collectivités locales et de bailleurs sociaux. Un gisement d’énergie renouvelable indispensable pour tout territoire à énergie positive en devenir.

2. En interdisant l’émission de garanties d’origine, le projet actuel de décret empêche de fait les producteurs de bénéficier de la « valeur verte » de leur électricité. Cette interdiction est une aberration d’abord parce qu’elle bloque l’émergence d’une offre verte, ensuite parce qu’elle prive la collectivité des recettes issues des consommateurs volontaires d’électricité verte, qui viendraient alléger le coût public des énergies renouvelables.

→ Le décret doit permettre la valorisation des garanties d’origine, à l’instar du dispositif en vigueur pour l’injection du bio-méthane dans le réseau de gaz. Les recettes qu’en tire le producteur doivent être partiellement déduites (à 75 % par exemple) du complément de rémunération qu’il recevra. Les déclarations des producteurs quant à la valorisation des titres émis peuvent et doivent être contrôlées à partir du registre des garanties d’origine. Cela doit conduire à terme à l’émergence d’un marché transparent de l’électricité verte.

3. Les coûts de raccordement au réseau sont actuellement anormalement élevés dans notre pays et ruinent trop souvent les efforts réalisés avec succès par ailleurs pour réduire les coûts de production de l’électricité renouvelable.

→ En plus d’un système de soutien adéquat, le gouvernement doit prévoir la réduction des coûts de raccordement au réseau.

Article publié sur CLER – Transition sur le terrain

After Linux: National Server Operating System in the Right Way

Sur CTOCIO.com

Russia [1], China [2], India [3], Turkey [4], France [5] are all creating or planning to create their national operating system as a way to reduce their dependency to US software dominance. Are those plans going to succeed ?

 

Unix: a national OS that became international

A “National OS” strategy is not wrong per se. It can even be successful.

Unix and POSIX are good examples of an operating system financed by US national interests that became successful after an open source version created in Finland under the name “Linux” solved interoperability issues among vendors and hardware. The ADA language [6] – a kind of national lingua franca for aerospace industry – was actually designed in France to introduce better type checking for embedded systems and is now used in the US more than anywhere else.

Becoming international and bringing major innovations without blocking interoperability seems to be the secret for a “National OS” to be successful. Are thus any problems that a mature and apparently perfect GNU/Linux distribution such as Debian still does not solve?

 

Virtualisation: solving real problems of current operating systems in the wrong way

Much effort has been invested in cloud computing for now ten years. Let us analyse those efforts from an “operating system” design standpoint and make a typical list of the problems that Cloud tries to solve in POSIX operating systems.

Problem 1. Current POSIX operating systems do not provide strong isolation between services implemented as processes. Cloud uses CPU virtualisation to provide process isolation.

Problem 2. Current POSIX operating systems do not support multiple versions of the same service. Cloud uses multiple virtual disk images to run multiple versions of the same service.

Problem 3. Current POSIX operating systems do not support the paradigm of “multiple instances of the same class of service”. Cloud uses multiple virtual disk images to run multiple instances of the same service.

Problem 4. Current POSIX operating systems do not support configuration of multiple inter-related services. Cloud uses network virtualisation or orchestrators to connect multiple virtual disk images or containers.

Problem 5. Current POSIX operating systems do not support remote deployment of services. Cloud uses remote deployment of virtual disk images to remotely execute a service.

Problem 6. Current POSIX operating systems do not natively monitor services. Cloud uses dedicated monitoring services that often run outside the Cloud infrastructure.

Problem 7. Current POSIX operating systems do not support accounting and billing of resources used by services. Cloud uses dedicated third party applications for accounting and billing applications that often run outside the Cloud infrastructure.

Each of the 7 problems we have listed defines possible improvement that National OS could provide over current GNU/Linux distributions.

Those improvements are not really new: operating systems of mainframe computers have solved quite well the 7 problems them for more than 40 years. Those improvements also relate to 20 years old effort to turn Unix into fully distributed operating system that has until now not succeeded.

 

Single System Image: “everything is a distributed file”

OpenSSI [7] and MOSIX [8] provided a first solution in 1977 to turn Unix and later Linux into a distributed operating system. They were followed by Kerrighed [9] in 1998 and XtreemOS [10] in 2006. Under the term “Single System Image” (SSI), the idea is to aggregate multiple Linux servers as if they were a single one with petabytes of RAM and tens of thousands of processors. Processes started on one server are capable of migrating transparently to another server in order to optimize hardware resources without the user having to care about it.

MOSIX did not last very long [11]. Kerrighed commercial company closed in 2014 after 16 years of R&D [12]. Even though the single system image (SSI) approach is the most elegant, it does not seem ready yet for production. It also does not solve most problems that found in traditional POSIX operating systems, such as native support of multiple versions and multiple instances of a service.

Another major approach started in 1987 – Plan9 and its successor Inferno – prove that it is possible to design a modern distributed operating system based on the Unix philosphy of “everything is a file”. But becase Plan9 break compatibility with POSIX codebase and only solves part of the 7 problems that we listed, Plan9 was never adopted much outside research projects such as Akaros [13] .

 

Mesh Computing: “everything is a service”

A new generation of operating system has recently emerged by focusing on packages and services rather than on files. In recent conference, Hewlett Packard CTO described them as “mesh” [14]. Two initiatives are worth attention: NixOS and SlapOS.

NixOS, started in 2004, considers that the package manager is the most important component in a modern operating system. NixOS package manager innovative design can solve 4 of the 7 problems that we listed.

The NixOS package manager uses a declarative domain specific language to represent software packages, their dependencies and their configuration. It is able to install multiple versions of the same software on a single operating system, without containers or virtualization. It provides atomic upgrades and downgrades of consistent set of packages. NixOS support distributed package management and configuration, with a declarative model and garbage collection that are consistent with functional philisophy that guided its origin. In 2012, NixOps has introduced cloud extensions that support remote deployment of services in the same way as local deployment of packages with the same declarative language. But at the same time, NixOs has started to introduce some imperative programming and containers that depart from its original philisophy.

SlapOS started in 2010 with the idea to fully automate the operation of multiple instances and versions of arbitrary services on a decentralized infrastructure at minimal cost. Just as NixOS and Disnix, SlapOS relies on declarative language to describe software build, deployment and configuration on a distributed infrastructure. SlapOS also describes with the same declarative language: monitoring, backup, restore, accounting and billing of services. SlapOS has been used in a few large companies to deploy ERP applications: Airbus (Germany), SANEF (France), Kyorin (Japan).

SlapOS brings a couple of ideas that are still unique in POSIX world and that solve all of the 7 challenges we listed. Its core design is a compact ERP model. Users can request any quantity of software services from a distributed software catalog (ex. a database service), just like they would request products from an online shop. SlapOS delivers requested service to the user, monitors it, accounts resource usage and generates an invoice. All objects in SlapOS can be represented by a Web URL, which provides unique naming and decentralised management of shared resources. Security relies on the generation of X.509 certificates for every service, software, computer, IPv6 address and every user through a distributed Public Key Infrastructue (PKI). Binary isolation between processes is achieved through Israel originated ZeroVM technology [15] . Isolation properties of SlapOS have been demonstrated through a still unique formal proof by French Atomic Energy Research Center [16].

 

Overcoming the challenge of adoption through new products

Rebranding existing operating system has never created much traction in the absence of innovation. Security extensions sponsored by state army – such as in SE Linux [17] or Kylin Linux [18] – always bear the suspicion of added backdoor from other states. The only reasonable path for a national operating system to gain wide adoption is thus to bring major innovations to the market. Mesh computing is one reasonable candidate for a national operating system.

But greatness of a technology such mesh computing – or Plan9 before – does not suffice for its adoption. Native orchestration, higher resilience and lower operating cost compared to virtualisation are insufficient arguments to convince conservative developers to spend even minimal effort to port applications from their current favourite environment. Recent efforts found for example in CoreOS [19] to seamlessly integrate containers [20] and orchestration into a Linux distribution with nearly no porting cost finds much more traction even if it leaves most of our 7 challenges unresolved.

If we look back in operating system history, MacOS was initially rejected by about any corporate IT expert. It could however gain adoption thanks to new products that did not fit in existing market segments: Desktop Publishing with PageMaker [21] and Rapid Application Development (RAD) with 4D [22]. New users of DTP or RAD did not care whether it was good or bad to use mouse and windows on a single threaded operating system which files had two so-called “forks” [23]. They just cared that they could get things done well, fast and cheap.

Finding new products and markets is thus probably the key for wide international adoption of a national mesh operating system. The end of network neutrality could for example create a market for a private CDN product based on mesh computing. Exponential growth of data and privacy concerns could favour plug-and-play, self-orchestrated Big Data product based on mesh computing. The need for different parties to deploy software in smart sensors calls for a new operating system that supports secure resource sharing with little overhead. Ability to run same binary application on different architectures (ARM, x86, etc.) for higher resilience against hardware backdoors is an obvious product for sensitive applications that can all simplify corporate IT with end of Intel dominance.

The race for the first killer product of “mesh computing” is now open.

Reference

[1] 俄罗斯将开发自主操作系统减少Windows依赖 – http://tech.sina.com.cn/it/2010-10-28/08474800078.shtml
[2] 中国政府采购对win8说不, 国产操作系统被寄予厚望 – http://news.163.com/14/0521/08/9SONC5MK00014JB5.html
[3] DRDO:开发属于印度人自己的操作系统 – http://www.ifanr.com/news/221832
[4] Linux无处不在!让我来告诉你它到底在哪! – http://linux.cn/article-2480-1.html
[5] Montebourg serait favorable à la création d’un OS “made in France” – http://www.zdnet.fr/actualites/montebourg-serait-favorable-a-la-creation-d-un-os-made-in-france-xptdr-39801597.htm
[6] Ada – http://zh.wikipedia.org/wiki/Ada
[7] OpenSSI – http://en.wikipedia.org/wiki/OpenSSI
[8] MOSIX – http://en.wikipedia.org/wiki/MOSIX
[9] Kerrighed – http://en.wikipedia.org/wiki/Kerrighed
[10] XtreemOS – http://en.wikipedia.org/wiki/XtreemOS
[11] openMosix Project Ends – http://sourceforge.net/p/openmosix/news/2008/02/openmosix-project-ends/
[12] Kerlabs – http://www.societe.com/societe/kerlabs-492287552.html
[13] Akaros – http://akaros.cs.berkeley.edu/akaros-web/news.php
[14] Complement The machine with a distributed mesh cloud, welcome to the future – http://h30507.www3.hp.com/t5/Cloud-Source-Blog/Complement-The-machine-with-a-distributed-mesh-cloud-welcome-to/ba-p/165020#.U8e4Jv5mK00
[15] ZeroVM – http://en.wikipedia.org/wiki/ZeroVM
[16] Formal Verification of the Runtime of ZeroVm, a Sandbox Technique Based on NaCl – http://sebastien.bardin.free.fr/seminaire.html
[17] SE Linux – http://zh.wikipedia.org/wiki/%E5%AE%89%E5%85%A8%E5%A2%9E%E5%BC%BA%E5%BC%8FLinux
[18] Kylin Linux – http://zh.wikipedia.org/wiki/%E4%B8%AD%E6%A0%87%E9%BA%92%E9%BA%9F
[19] CoreOS – https://coreos.com/
[20] Docker – http://en.wikipedia.org/wiki/Docker_%28software%29
[21] PageMaker – http://zh.wikipedia.org/wiki/Adobe_PageMaker
[22] 4D – http://www.4d.com/solutions/develop/design.html
[23] HFS – http://fr.wikipedia.org/wiki/Hierarchical_File_System

John Locke – Idées – France Culture

Source : John Locke (1/4): L’Essai sur l’entendement humain – Idées – France Culture

John Locke : L’Essai sur l’entendement humain

« Supposons que l’esprit soit, comme on dit, du papier blanc, vierge de tout caractère, sans aucune idée. Comment se fait-il qu’il en soit pourvu ? »

D’où nous viennent nos idées selon Locke ? D’un savoir inné ou uniquement de l’expérience?

Et pourquoi les révélations divines ne sont-elles en rien nécessaires pour assurer la certitude de notre savoir?

Une introduction à l’Essai sur l’entendement humain, un ouvrage qu’on découvre aussi épistémologique que pratique, avec Jean-Michel Vienne.

TEXTES :

John Locke, Essai sur l’entendement humain, livre II, chapitre 1, §2-4 (Vrin)

John Locke, Essai sur l’entendement humain, Livre IV, chapitre 18, §4-5 (Vrin)

John Locke, Essai sur l’entendement humain, §6 (vrin)

 

John Locke (2/4): La propriété privée dans le Second Traité du gouvernement civil

13.10.2015 – 10:00

Suffit-il de décréter que les étoiles nous appartiennent pour les posséder, comme dans le Petit Prince ?

La propriété est un droit naturel, certes, mais que l’on obtient au prix d’un travail, nous dit Locke.

De la propriété privée à la propriété de soi, aujourd’hui, Jean-Fabien Spitz nous plonge au cœur du Second Traité de John Locke.

Invité(s) :
Jean-Fabien Spitz, professeur de philosophie politique à l’université de Paris I-Panthéon Sorbonne

 

Hadot, une Révolution de velours – Idées – France Culture

Hadot, une Révolution de velours

Source : Hadot, une Révolution de velours – Idées – France Culture

1 Université populaire de Caen Basse-Normandie – Année 2014-2015
Contre-histoire de la philosophie par Michel Onfray –
Conférence N° 274
# 20 : Lundi 1er juin 2015 « HADOT, UNE REVOLUTION DE VELOURS »

1./ ECRIRE LA PHILOSOPHIE a) Le XX° : les audaces philosophiques • Rupture avec le grand public b) Antiquité : pensée populaire c) Haut-Moyen âge : devenir technique de la discipline • Patristique et pouvoir d) Moyen-Age : scolastique e) Humanisme & Renaissance : • Fin de la scolastique • Lisibilité d’Erasme & Montaigne f) Prose limpide du Grand Siècle : • Spinoza excepté • Tradition de lisibilité de la philosophie française. g) Avènement du sabir avec Kant et l’idéalisme allemand • L’étudiant qui se bat en duel : • Il faudrait 30 ans d’université pour comprendre Kant… • Mêmes ses amis lui reprochent sa langue : • Pas assez de doigts pour pointer virgules, parenthèses, mots à problème • « J’arrive à peine au bout d’une page et je n’ai plus assez de doigts pour continuer ! » h) Schelling Préface à un écrit de Monsieur Cousin (1834) : « Les Allemands avaient philosophé pendant si longtemps uniquement entre eux que, dans leurs pensées et leurs paroles, ils s’étaient éloignés peu à peu toujours davantage de ce qui est généralement intelligible (…) et que le degré de cet éloignement était devenu finalement presque la mesure de la maîtrise philosophique ». i) Fichte, Lettre à Reinhold, 22 mai 1799 : « La grande chance de Kant, c’était son obscurité »… j) Hegel pointe son vocabulaire obscur • Dont les termes « de jugement synthétique a priori, d’aperception, de transcendant et de transcendantal, etc. » • « Derrière cet épouvantail se cachent des pensées très communes » Documents concernant l’évolution de Hegel (340). k) Sur Hegel : • Jacques d’Hondt : « Il a peu à peu, et péniblement semble-t-il, cultivé le don d’obscurité » ! (232). • Travailler à se rendre obscur ? • Pour cacher l’indigence du fond « Ce qu’il y a de captieux dans cette terminologie, c’est justement qu’on la maîtrise très facilement. Il m’est d’autant plus facile de parler en ces termes que je peux me permettre 2 d’y dire toutes les absurdités et toutes les trivialités, à condition que je n’aie pas honte à mes propres yeux de parler à des gens dans une langue qu’ils ne comprennent pas » (idem). • A propos de Hegel, d’Hondt parle de « ses incohérences » (236), • De son « inintelligibilité coutumière » (237), • De sa « gymnastique intellectuelle désespérée » (238) pour justifier des propositions indéfendables, • D’« astuces de présentation ou de langage » (238) comme des jeux de mots, • De sa « mauvaise foi innocente » (id) cachée dans l’usage de la dialectique, • De sa « rouerie » (id), • De « concepts ambigus » (239), • De « contradictions vivantes » (id). • Hegel, Lettre à Niethammer : « Il est plus facile d’être inintelligible d’une façon sublime, que d’être intelligible d’une façon simple » (Correspondance, 163). l) La phénoménologie allemande : • Obscurité = profondeur • Heidegger est obscur • Mais la philosophie française se pâme devant lui : • Sartre, Derrida, Lacan, Foucault, Blanchot, Lacoue-Labarthe, Kojève, Axelos, Ricoeur, Levinas, Nancy, BHL, Edgar Morin, Jean-Luc Marion, Agamben, Vattimo, Cacciari en Italie et Sloterdijk en Allemagne, • Henri Meschonnic, Le langage Heidegger : les « heidegrégaires » (45)… 2./ QUI EST PIERRE HADOT ? a) Pierre Hadot tourne une page du XX° sans en avoir l’air b) Le philosophe n’est pas qui l’on croit : • Non pas le créateur de concepts et de néologismes • Subversif dans la forme • Mais conservateur dans le fond • Mais le porteur de l’existentiel • Subversif dans le fond • Conservateur dans la forme c) Pierre Hadot : ni agrégé, ni normalien, ni marxiste, ni psychanalysé • Séminaire, prêtre jusqu’au Collège de France • Plus philosophe que nombre de philosophes • Philosophe caché, masqué, modeste, discret d) Foucault y puise son dernier chantier : • La construction de soi comme subjectivité e) Son expérience fondatrice : • Non pas une lecture • Mais une émotion philosophique • Une épiphanie existentielle : • Externe au petit séminaire • Rentre chez lui la nuit tombée • Requis par le spectacle de la voûte étoilée : « J’ai été envahi par une angoisse à la fois terrifiante et délicieuse, provoquée par le sentiment de la présence du monde, ou du Tout, et de moi dans ce monde. En fait je n’étais pas capable de formuler mon expérience, mais, après coup, je ressentais 3 qu’elle pouvait correspondre à des questions comme : « Que suis-je ? », « Pourquoi suis-je ici ? », « Qu’est-ce que c’est que ce monde dans lequel je suis ? ». J’éprouvais un sentiment d’étrangeté, l’étonnement et l’émerveillement d’être là. En même temps j’avais le sentiment d’être immergé dans le monde, d’en faire partie, le monde s’étendant depuis le plus petit brin d’herbe jusqu’aux étoiles. Ce monde m’était présent, intensément présent. Bien plus tard, je devais découvrir que cette prise de conscience de mon immersion dans le monde, cette impression d’appartenance au tout, était ce que Romain Rolland a appelé le « sentiment océanique ». Je crois que je suis philosophe (sic) depuis ce temps-là, si l’on entend par philosophe cette conscience de l’existence, de l’être-au-monde.» (La philosophie comme manière de vivre, 23). • Le devenir philosophe (et non professeur de philosophie) de Pierre Hadot ? • Non pas un apprentissage des techniques rhétoriques ou sophistiques de l’ENS • Mais une viscéralité existentielle f) La philosophie : « Une transformation de la perception du monde » (24). 3./ BIOGRAPHIE DE PIERRE HADOT a) Naît à Reims 1922 • Mère pieuse, souhaite qu’il devienne prêtre • Père misanthrope, autodidacte, • Pratique l’espéranto, • Finit fondé de pouvoir Piper-Heidsick • Devient aveugle accidentellement b) Goût de l’antiquité au séminaire c) Châtiments corporels, rudesse, autorité • Foi sans enthousiasme • Aspire à une union mystique qui ne vient pas • Pour éviter la prêtrise à 21 ans, devient surveillant • Requis STO • Pistonné, devient ajusteur • Maladroit, mais décroche un brevet • Affecté à une grue qui remet sur rails les trains endommagés par la Résistance • Lit : Platon, mystiques chrétiens et hindous • Souffle au cœur – toute son existence des problèmes cardiaques d) 1944 : ordonné prêtre à Reims e) Philo à la Sorbonne • Enseigne dans un lycée de jeunes filles • Conférences de Camus • On lui attribue un certificat de réfractaire au STO • Hésite entre une thèse sur Heidegger, Rilke • Travaillera 20 ans sur Marius Victorinus • Elève de Pierre Courcelle, Connais-toi toi-même. De Socrate à saint Bernard • CNRS en 1949 • Compte rendu de L’homme révolté de Camus – qui lui répond • Cours d’Hippolyte sur Hegel et Heidegger f) Amoureux depuis 1949 • Quitte les Ordres en 1952 • 20 ans dans l’Eglise entre 10 et 30 ans 4 • Se marie en août 1953 • Divorce 11 ans plus tard g) Devient chartiste, philologue, historien • Travaille à sa thèse • Edite des textes, dont Marc-Aurèle h) Conférence sur Tractatus Logico-Philosophicus • Traduit le texte • Aborde Ludwig Wittgenstein comme un penseur existentiel i) 1963 : Plotin ou la simplicité du regard • Directeur à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes • Rencontre Ilsetraut Marten • Qui travaille sur la pensée antique • Sa thèse : Sénèque et la tradition de la direction spirituelle dans l’Antiquité • L’épouse à Berlin en 1966 • Avoue qu’elle a joué un rôle important dans sa pensée j) Accidents cardiaques • Chirurgies lourdes k) Thèse : Porphyre et Victorinus – après Mai 68 • Pierre Courcelle dans son jury • Lit Paul Rabbow Direction des âmes. Méthode des exercices dans l’Antiquité. • Publie un article : Exercices spirituels • Futur noyau dur de Exercices spirituel et philosophie antique en 1981. • Foucault très marqué par ce livre • Fait entrer Hadot au Collège de France en 1982. l) Pierre Hadot critique l’agrégation • Ce concours nuit « à la formation scientifique et humaine des candidats » car il « privilégie trop souvent les qualités rhétoriques, l’habileté à traiter un sujet, même si on le connaît à peine, l’art de parler d’une manière élégante et obscure » (La philosophie comme manière de vivre, 79). • Attaque le système de recrutement des universitaires et des chercheurs au CNRS • Contre la cooptation mandarinale, la religion, la politique ou le syndicat • Il fut syndiqué à la CFDT. m) Automne 1991 : retraite après quarante années de recherche et d’enseignement. • Meurt le 25 avril 2010. 4./ UNE REVOLUTION DE VELOURS (#1) : LA MORT DU SABIR Le Vendredi 18 Février 1983 : a) Le sabir fait la loi dans les années 60/70 • Critique de la raison dialectique, Sartre, • Les Structures élémentaires de la parenté, Lévi-Strauss, • Les Ecrits de Lacan, • De la grammatologie, Derrida, • Différence et répétition, Deleuze, • Les mots et les choses, Foucault, • Cartographies schizoanalytiques, Guattari, • Le différend, Lyotard, • Simulacres et simulation, Baudrillard, • La distinction, Bourdieu, • Totalité et infini, Levinas… 5 b) Leçon de Pierre Hadot au Collège de France • Assistance où dominent normaliens et agrégés « Je n’ai pas cette autorité tranquille que confèrent l’usage et la maîtrise des idiomes en usage de nos jours dans la République des Lettres. Mon langage, vous allez encore le constater aujourd’hui, ne s’orne pas de ce maniérisme qui semble être maintenant de rigueur lorsqu’on s’aventure à parler de sciences humaines » (9). c) Plus révolutionnaire que Bourdieu qui croyait l’être avec une Leçon sur la leçon d) Pierre Hadot déclare ce jour-là la mort du sabir philosophique. • Les épigones (lacaniens, deleuziens, foucaldiens, derridiens…) • Style de l’époque : la forme prime le fond • Comme l’art de ce moment : daté • Vasarely, Tinguely, Mathieu, Buffet… • Font partie de l’histoire – d’hier… 5./ UNE REVOLUTION DE VELOURS (#2) : LA MORT DU HORS-SOL PHILOSOPHIQUE a) Le hors-sol philosophique ? • Dissocier la philosophie du philosophe • Le penseur de la pensée • La philosophie de l’histoire • Croire que le professeur de philosophie est un philosophe b) Intérêt biographique à vouloir dissocier vie & œuvre : • Malraux et son passé de trafiquant d’art, de résistant très tardif… • Heidegger et son passé nazi, • Cioran et son éloge d’Hitler, • Barthes et les jeunes hommes • Foucault et sa vie sexuelle alors criminalisée c) Pierre Hadot parle toujours de philosophie antique • Mais, sans en avoir l’air, tient aussi un discours sur la philosophie de son temps • La philosophie antique n’était pas sabir maniériste • Mais invitation à mener une vie philosophique • Invitation à rompre avec « les conduites de la vie quotidienne » (28) d) Un philosophe n’est pas : • Quelqu’un qui parle de philosophie • Un habile conférencier • Un beau parleur • Mais un être qui met en pratique ses pensées • Qui vit en philosophe e) Pierre Hadot cite souvent avec plaisir cette phrase de Thoreau : « Il y a de nos jours des professeurs de philosophie, mais pas de philosophes ». f) Contre les amateurs des « idiomes maniéristes du jour » • Les professeurs qui se prennent pour des philosophes • Fait l’éloge, sous le masque du professeur, de qui vit en philosophe g) En passant, parle de ses 13 anesthésies générales • Et de l’utilité de la philosophie dans ces moments-là h) Parlant de la philosophie antique • Précise : « Il est vrai d’ailleurs que, dans toute l’Antiquité, le nombre des charlatans qui se présentaient comme des philosophes a dû être considérable » (29). i) Souhaite qu’on lise le texte en fonction d’un contexte historique : 6 • A qui s’adresse-t-il ? • Devant ce public qui lit des textes sans contextes… j) Le philosophe : • Atypique, inclassable, étrange, remarqué et remarquable • Tranche par ses comportements : • Mépriser l’argent, • Ne pas conduire sa vie en fonction de lui, • Vivre frugalement, • Ne pas faire de distinction entre les hommes, • Vivre l’égalité dans les faits, • Faire les choses de manière désintéressée, • Renoncer aux biens de ce monde pour se contenter de l’essentiel • « Etranges donc tous ces philosophes dont le comportement, sans être inspiré par la religion, rompt pourtant totalement avec les coutumes et les habitudes du commun des mortels » (30). k) Le philosophe est moins celui qui semble l’être par son apparence • Barbe, bâton, vêtement dans l’Antiquité • Que celui qui pratique des exercices spirituels • Indissociables de la pratique philosophique. 6./ UNE REVOLUTION DE VELOURS (#3) : LA MORT DE LA POSTURE PHILOSOPHANTE a) Au II° siècle, Lucien de Samosate et la critique des philosophes par leurs pratiques b) La preuve par l’exercice spirituel • Qu’est-ce qu’un exercice spirituel ? • La philosophie comme manière de vivre : « Personnellement, je définirais l’exercice spirituel comme une pratique volontaire, personnelle, destinée à opérer une transformation de l’individu, une transformation de soi » (144). c) A l’origine : Exercices spirituels, Ignace de Loyola : • Méditations graduées pour la pratique chrétienne : • Ignace : « Par ce terme d’exercices spirituels, on entend toute manière d’examiner sa conscience, de méditer, de contempler, de prier vocalement et mentalement, et d’autres opérations spirituelles, comme il sera dit plus loin. De même, en effet, que se promener, marcher et courir sont des exercices corporels, de même appelle-t-on exercices spirituels toute manière de préparer et de disposer l’âme pour écarter de soi toutes les affections désordonnées et, après les avoir écartées, pour chercher et trouver la volonté divine dans la disposition de sa vie en vue du salut de son âme. » d) Exemples d’exercices spirituels : 1. Se préparer à la mort de ceux qui nous sont chers 2. Se préparer à la nôtre : • Ne pas être surpris par ce qui advient 3. S’exercer à « contrôler sa colère, sa curiosité, ses paroles, son amour des richesses, en commençant à s’exercer dans les choses les plus faciles pour acquérir peu à peu une habitude stable et solide » (Eloge de la philosophie antique, 35). 4. « Sculpter sa propre statue » en agissant : a) Sur son régime alimentaire, sa diététique et son hygiène : • Quand et comment bien dormir, • Ses pratiques sexuelles, • Son ascèse corporelle. 7 b) Ses lectures, • Pratiquer : • Méditations, • Dialogues, • Réflexion, • Confession, • Relation d’échanges et de correction mutuelle avec les amis • Contemplation c) Sa relation au maître • Et à son discours édifiant • Dogmes et principes de l’école appris, retenus, médités • Sens des lettres d’Epicure d) Les pythagoriciens : • Examens de conscience le soir • Penser l’écart entre théorie et pratique e) Les épicuriens : • Vêtements utiles, • Mets simples, • Refus des honneurs, • Mépris des richesses, • Renoncement à la chose publique, • Vivre retiré entre amis, • Pratiquer l’examen de conscience, • La confession amicale, • La correction publique, • Vouloir les choses qui nous procurent le plaisir réduit à ce qui stoppe le déplaisir • Ressusciter les souvenirs heureux, • Jouir des plaisirs du présent, • Se trouver dans la gratitude à l’endroit de la vie et de la nature qui nous donne la joie si on sait la trouver. • Pratiquer la physique comme une propédeutique à la sagesse : • Si tout est matériel, rien à craindre des dieux ou de la mort. f) Les stoïciens : • Agir sur les sentiments qu’on a des choses • Voir les choses du point de vue de Sirius • Consentir aux événements • S’y préparer g) Dans cette configuration antique : 1. « La théorie pour elle-même n’y est jamais considérée comme une fin en soi » (37). 2. « Philosopher à cette époque-là, c’est choisir une école, se convertir à son mode de vie et accepter ses dogmes » (39). h) On est loin du pur jeu verbal… 7./ UNE REVOLUTION DE VELOURS (#4) : LA MORT DE LA MANIE STRUCTURALISTE a) Mettre en relation texte & contexte • Il faut « tenir compte de toutes les conditions concrètes dans lesquelles ils écrivent, de toutes les contraintes qui pèsent sur eux : le cadre de l’école, la nature propre de la 8 philosophie, les genres littéraires les règles rhétoriques, les impératifs dogmatiques, les modes traditionnels de raisonnement » (42). • Loin de la mort du sujet, de l’auteur b) Pierre Hadot vise le structuralisme, avec subtilité • Note en bas de page : • Pierre Hadot s’oppose à Victor Goldschmidt et à son article Remarques sur la méthode structurale en philosophie paru en 1981. • Goldschmidt : la civilisation gréco-romaine est vite devenue une civilisation de l’écriture ce qui autorise à lire les oeuvres antiques comme les oeuvres contemporaines. c) Pierre Hadot : à l’époque, l’oralité triomphe • Le texte y est structurellement attaché • Ce que l’on connaît comme livre est souvent : • Dicté à un scribe : c’est de l’oral écrit • Notes lues à haute voix par un esclave à son maître • Ou à haute voix pour soi-même • La lecture muette est beaucoup plus tardive • La contrainte orale oblige à des formules rythmées, stéréotypées • Associations d’idées + stéréotypes de l’époque = discours qui paraît confus • Contradictoire, hésitant, répétitif d) A l’époque, la philosophie est orale • Un lecteur peut être converti par un livre • Mais il se rend sur place • Là où le philosophe parle • Enseigne dans une communauté de disciples • Il peut alors interroger le maître • Parler avec ses disciples • Echanger avec eux • Seul le dialogue permet la pratique philosophique • Le maître s’adresse à chacun selon son niveau • « Nombre de philosophes, et non des moindres, n’ont pas voulu écrire, considérant à la suite de Platon et sans doute avec raison que ce qui s’écrit dans les âmes par la parole est plus réel et plus durable que les caractères tracés sur le papyrus ou le parchemin » (45). e) Le texte ? • Une préparation, un prolongement de l’éducation par la parole • Notes rédigées par le maître pour son cours • Notes prises par les élèves pendant ou après le cours • Presque tout ce qui nous est parvenu : • Discussions à partir d’une question oui/non • La mort est-elle un mal ? • Le sage se met-il en colère ? • le texte vise l’édification des disciples • Pas du plus grand nombre f) « Comprendre une œuvre de l’Antiquité, c’est la replacer dans le groupe dont elle émane, dans sa tradition dogmatique, dans son genre littéraire et dans sa finalité. Il faut chercher à distinguer ce que l’auteur était obligé de dire, ce qu’il a pu ou n’a pas pu dire, et surtout ce qu’il a voulu dire. Car l’art de l’auteur antique consiste à utiliser habilement, pour arriver à ses fins, toutes les contraintes qui pèsent sur lui et les modèles fournis par la tradition » (50). g) Exit le structuralisme. 9 8./ SUR LE BRICOLAGE a) En passant, Pierre Hadot recourt au mot « bricolage » (51) • En ajoutant « pour reprendre un mot actuellement à la mode »… b) Dans sa leçon : • Parle des contraintes temporelles dans l’art oratoire antique • Ironie : « C’est une contrainte très pesante, dont j’éprouve, aujourd’hui, toute la rigueur » (46). • Son texte sur l’antiquité n’est donc pas sans effet sur l’auditoire du jour c) Cite sans le nommer Lévi-Strauss : • Lui aussi professeur au Collège de France • La pensée sauvage : oppose le bricoleur à l’ingénieur. d) Idem avec Deleuze & Guattari, L’Anti-Œdipe (13) : • Deleuze et Foucault (Dits et écrits, II, 306-315) entretien de 1972 • La « boîte à outil » définit la théorie : • Toute théorie fournit des outils utiles pour… bricoler. • Penser, c’est bricoler… 9./ MODERNITE DE L’ANTIQUITE a) Conclut ainsi sa Leçon : • Elle est « ce qu’on appelait dans l’Antiquité une epideixis, un discours d’apparat, dans la droite ligne de ceux qu’au temps de Libanius par exemple, les professeurs devaient déclamer pour recruter des auditeurs en essayant à la fois de démontrer la valeur incomparable de leur spécialité et de faire étalage de leur éloquence » (64).

• Il sait qu’il aura des auditeurs, qu’il en a déjà… b) « Le souci du destin individuel et du progrès spirituel, l’affirmation intransigeante de l’exigence morale, l’appel à la méditation, l’invitation à la recherche de cette paix intérieure que toutes les écoles, même celle des sceptiques, proposent comme fin à la philosophie, le sentiment du sérieux et de la grandeur de l’existence, voilà, me semble-t-il, ce qui dans la philosophie antique n’a jamais été dépassé et reste toujours vivant » (65). c) La philosophie ? • « Le sentiment du sérieux et de la grandeur de l’existence » • La mort de l’homme est morte…

BIBLIOGRAPHIE :

• Pierre Courcelle, Connais-toi toi-même, Etudes augustiniennes

•Pierre Hadot, La philosophie comme manière de vivre, Albin Michel

•Pierre Hadot, Exercices spirituels et philosophie antique, Albin Michel

• Pierre Hadot, Discours et mode de vie philosophique, Les belles lettres

• Pierre Hadot, Eloge de la philosophie antique, Allia

Engie finalise un plan social chez Clipsol, Actualité des PME

Le pionnier du solaire thermique voit son effectif réduit de moitié avec 37 suppressions de postes.

Source : Engie finalise un plan social chez Clipsol, Actualité des PME

Longtemps leader français du solaire thermique, Clipsol n’est plus que l’ombre de lui-même. Un plan social de l’ordre de 3 à 4 millions d’euros a été provisionné et chaque salarié licencié se voit offrir une offre de reclassement en CDI au sein d’Engie (ex-GDF Suez), qui a absorbé la PME en 2008. A l’époque, la PME de 135 salariés, créée par la famille Jean en 1979 à Aix-les-Bains, espérait pallier son manque de trésorerie en intégrant le groupe. «  Si GDF nous rachète, c’est pour faire de Clipsol un fleuron de l’industrie solaire  », déclarait alors André Jean. En 2010, porté par un marché en croissance de 25 % par an, Clipsol affiche 39 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 126 salariés.

Sept ans plus tard, la PME ne compte plus que 80 salariés pour un chiffre d’affaires 2014 de 10,4 millions d’euros (en baisse de 35 % par rapport à 2013), avec un résultat net négatif­ de 3,4 millions d’euros. Pour 2015, Clipsol prévoit un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros. Claude Toucas, président de Clipsol, explique : «  Depuis 2010, l’industrie du solaire perd 10 à 20 % d’activité par an en France par l’instabilité des mesures incitatives publiques et par manque de visibilité à moyen terme.  »
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Miser sur l’habitat collectif

Un contexte que nuance Grégory Boch, délégué syndical : «  Le nouvel actionnaire n’a pas investi dans le développement mais nous a laissé vivre. Engie est capable de mettre 130 millions d’euros pour acheter Solaire­Direct et n’a pas eu 1 à 2 millions d’euros à mettre pour développer des produits au sein de Clipsol  », regrette le syndicaliste. La direction de Clipsol estime qu’elle ne pouvait plus se permettre de perdre 300.000 euros par mois. «  Clipsol va recentrer son innovation sur le marché de l’habitat collectif et veut se développer dans des installations de grande puissance, comme les réseaux de chaleur où des partenariats sont envisageables avec d’autres sociétés du groupe », indique Jean-Claude Toucas. Enfin, le PDG de Clipsol espère la sortie de ce contexte d’attentisme d’ici la fin de l’année et, notamment, la COP21, dont la filière attend beaucoup

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La politique de développement des énergies renouvelables / Archives / Actualités / Accueil / Cour des Comptes – Cour des comptes

La Cour des comptes a rendu public, le 25 juillet 2013, un rapport sur la politique de développement des énergies renouvelables. Bénéficiant d’une énergie moins carbonée et d’une électricité moins chère que la plupart des autres grandes puissances industrielles, notamment en raison de ses parcs hydraulique et nucléaire, la France s’est fixé des objectifs plus ambitieux que de nombreux pays européens en matière d’énergies renouvelables, avec une cible de 23 % de la consommation finale brute toutes énergies à l’horizon de 2020, contre 10,3 % en 2005. Dans son rapport, la Cour analyse les conditions d’atteinte de ces objectifs dans les deux secteurs de la chaleur et de l’électricité, qui représentent respectivement 59,4 % et 40,6 % de l’utilisation des énergies renouvelables (hors biocarburants).

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« Je déposerai cet automne un nouveau projet de loi sur Cigéo », explique Jean-Yves le Déaut, député PS de Meurthe-et-Moselle et vice-président de l’OPECTS – Nucléaire

« Je déposerai cet automne un nouveau projet de loi sur Cigéo », explique Jean-Yves le Déaut, député PS de Meurthe-et-Moselle et vice-président de l’OPECTS

Source : « Je déposerai cet automne un nouveau projet de loi sur Cigéo », explique Jean-Yves le Déaut, député PS de Meurthe-et-Moselle et vice-président de l’OPECTS – Nucléaire

Vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) et député PS de Meurthe-et-Moselle, Jean-Yves Le Déaut a défendu l’insertion du projet Cigéo dans la loi Macron. En exclusivité pour L’Usine Nouvelle, il annonce son intention de déposer dès septembre un nouveau projet de loi sur les conditions de stockage souterrain des déchets radioactifs les plus dangereux.

L’Usine Nouvelle : Comment expliquez-vous que le Conseil constitutionnel ait rejeté l’inscription de l’amendement Cigéo inscrit dans  loi Macron ?
Jean-Yves Le Déaut : Le rejet porte sur la forme et non sur le fond. Les Sages ont rejeté l’amendement car le gouvernement n’avait pas prévu d’aborder ce chapitre dans la loi Macron. À mon sens, l’amendement Cigéo avait pourtant sa place dans un texte sur la relance économique. Aujourd’hui, Areva présente des pertes et se trouve en difficulté. Si on ne montre pas la volonté de gérer les déchets, c’est la filière nucléaire entière qui ne sera pas stable. Cigéo est donc lié à la croissance et l’activité de cette filière.

Admettez-vous que le rajout de l’amendement Cigéo le matin même de l’adoption de la loi Macron à la faveur du 49.3 ait pu être vécu comme un coup de force ?
Ce n’était pas un coup de force. Le texte initial défendu par Gérard Longuet a été débattu à toutes les étapes, à l’Assemblée comme au Sénat. Puisque les sages estiment que Cigéo n’a pas sa place dans la loi Macron,  je reprends la balle au bond : je déposerai en septembre une nouvelle proposition de loi sur la question des conditions de stockage, de la réversibilité et du droit à l’expérimentation de la récupérabilité (1) des déchets. Il me paraît important d’ouvrir le débat sur la base d’un dossier de présentation du centre de stockage et d’une alvéole expérimentale. Je souhaite que cette proposition de loi, que je déposerai en septembre avec d’autres collègues députés, soit inscrite au calendrier législatif de janvier 2016. Je note d’ailleurs que Denis Beaupin (député Vert de Paris, NDRL) affirme souhaiter débattre et j’ai tendance à le croire.

Pourquoi vouloir à ce point accélérer le projet Cigéo ?
Le débat dure depuis 1991. Le principe de l’enfouissement a obtenu le soutien des conseils généraux et l’aval du Parlement. Sur des sujets comme ceux-là, après 25 ans de débat, il faut trancher. Il serait coupable et inacceptable de ne rien faire. La loi de 2006 prévoyait que l’Andra présente son dossier en 2015 et sa demande d’autorisation de création (Dac) en 2017. Or, compte tenu des manœuvres de retardement, elle ne disposera pas de la maîtrise foncière nécessaire à cette échéance.  Sans modification législative, elle ne sera pas en mesure de présenter les documents nécessaires au dépôt de la Dac. Mieux vaut y consacrer un texte spécifique. C’est pourquoi je souhaite un débat public : entreposage contre stockage.

Comprenez-vous que les opposants à Cigéo vous désignent comme membre du lobby nucléaire ?
Je n’accepte pas ce terme. Le  lobby nucléaire n’a pas intérêt à l’enfouissement, car il lui faudrait sortir les réserves financières affectées à la gestion des déchets. La Cour des Comptes situe le coût global du projet entre 13 et 35 milliards d’euros – estimation par ailleurs très particulière, puisqu’elle inclut à la fois le coût de construction et les coûts de maintenance inchiffrables aujourd’hui. En comparaison, les 100 millions d’euros annuels d’aide économique aux territoires concernés ne représentent pas grand-chose.  Le lobby nucléaire a donc tout intérêt à ce que l’on ne décide pas tout de suite entre l’entreposage des déchets en surface et une solution définitive.
Propos recueillis par Pascale Braun
(1)     La réversibilité consiste à réaliser l’enfouissement de manière progressive et flexible  afin de laisser à la génération suivante des choix sur la gestion à long terme des déchets radioactifs. La récupérabilité porte sur la capacité à retirer les colis de déchets stockés déjà enfouis.

Le projet d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure : quand l’argent étouffe le débat – Nucléaire

Le projet d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure : quand l’argent étouffe le débat

Source : Le projet d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure : quand l’argent étouffe le débat – Nucléaire

Tours de passe-passe parlementaires, expression citoyenne passée à la trappe, flot d’argent noyant les consciences… Le projet Cigéo de Bure est constesté dans sa région. Pascale Braun, notre correspondante locale, fait le point.

La quatorzième tentative aura été la bonne. Avant d’être adopté le 9 juillet sans débat dans un hémicycle déserté, l’amendement Longuet visant à se passer du vote d’une loi sur la réversibilité de l’enfouissement des déchets avait déjà été déposé à 13 reprises dont six à l’Assemblée nationale et sept au Sénat. Le sénateur meusien Les Républicains (LR) Gérard Longuet, mais aussi le député socialiste meurthe-et-mosellan Jean-Yves Le Déault, alternativement président et vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologique (OPECST) depuis 1989, ou encore le sénateur haut-marnais LR Bruno Sido, autre instance dirigeante de cet organisme, ont bataillé sans relâche pour accélérer le projet Cigeo.

« L’adoption de l’amendement Longuet témoigne du poids du lobby nucléaire qui a trouvé des relais actifs auprès de l’Assemblée et du Sénat. Mais François Hollande avait promis, suite au drame de Sivens, de mettre en œuvre un nouveau modèle de démocratie participative pour les questions environnementales. Je ne comprends pas l’attitude du gouvernement. Trop, c’est trop. Où veut-on en venir ? », s’interroge Jean-Marc Fleury, élu meusien et président de l’Association des Elus de Lorraine et Champagne-Ardenne opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs (Eodra).
La loi en catimini
Ce n’est pas la première fois que l’avenir de la Meuse se joue sans débat dans un hémicycle déserté. Le 28 juin  2006, lors de la dernière session avant les vacances, 19 députés seulement ont voté  – à main levée, et donc, sans que leur nom soit noté – la loi actant le principe de l’enfouissement des déchets radioactifs.  Cette décision prenait l’exact contrepied des conclusions rendues par la Commission nationale du débat public (CNDP) en 2005. Cette consultation, que nul n’avait contestée à l’époque, s’était clairement exprimée en faveur de l’entreposage des colis en surface.

A la même période, une pétition de 20 000 Meusiens et Haut-Marnais demandant l’organisation d’un référendum est restée lettre morte.

En 2014, le deuxième débat public s’est donc ouvert sur un terrain miné. Qualifié de mascarade par les opposants, il a tourné court sous les huées dès les premières rencontres. La consultation s’est reportée sur Internet et prolongée dans le cadre d’une Conférence des citoyens. Tout en indiquant qu’ils n’étaient pas hostiles au principe même de l’enfouissement, ses 17 membres ont estimé que le projet de l’Andra comportait trop d’incertitudes et ont demandé plus de temps pour répondre aux problématiques du risque, de la réversibilité et de la récupérabilité des déchets. La loi Macron et le 49.3 ont enterré cet avis.
« L’argent qui dégouline »
L’avancée accélérée du projet Cigéo tient  au zèle de ses partisans, mais aussi selon ses opposants à la « contamination massive à l’oseille » que dénonce de longue date la Fédération grand Est Stop déchets nucléaires. Voici une décennie, le député PS François Dosé, pourtant favorable au projet, dénonçait déjà « cet argent qui dégouline ».

Un exemple parlant s’est produit le 3 juillet dernier à 6 heures du matin lors d’un conseil municipal très particulier à Mandres-en-Barrois (131 habitants dans la Meuse). Silencieux, mais porteurs d’affichettes « Cigéo n’est pas fait, gardez votre forêt », une trentaine d’opposants attendaient depuis l’aube les 11 conseillers municipaux venus statuer sur un échange de forêts proposé par l’Andra.

Depuis longtemps déjà, cette dernière convoitait le bois Lejus (220 hectares) qu’elle souhaitait troquer contre le bois de la Caisse (370 hectares) racheté à la commune voisine.  Consultés par référendum en janvier 2013, les villageois avaient refusé cet échange à 50 voix contre 35. Trente mois plus tard, l’Andra, qui compte implanter sous le bois Lejus une partie des installations de Cigeo, a obtenu gain de cause : les élus ont accepté l’échange à bulletin secret par 7 voix contre 4. L’offre s’est-elle bonifiée en prix ou en surfaces ?  Ni l’Andra, ni les élus n’ont voulu révéler les termes de la transaction.
« D’ordinaire, dans le cas d’une installation classée, les indemnisations commencent lorsque surviennent les nuisances. On n’a jamais vu ailleurs qu’en Meuse de tels flots d’argents au stade du projet. Combien de fois n’ai-je pas entendu les maires locaux soupirer « s’il n’y avait pas le pognon, je serais contre ? » Il règne ici un incroyable fatalisme. On charge encore et encore la barque, comme pour tester la capacité d’acceptation des gens. Mais l’histoire nous rappelle que les marmites ont toujours bouilli durant plusieurs années avant que les révolutions n’explosent », observe Michel Marie, porte-parole du Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra). Ce 12 juillet, une équipe de « Bure à cuire » a quitté Notre-Dames-des-Landes en vélo pour rejoindre en une semaine le village meusien devenu un haut lieu de la contestation.
Pascale Braun